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Le gouvernement néerlandais a fait procéder à une étude qualitative du contenu des bateaux qui quittent les ports de la Hollande pour approvisionner les pays d’Afrique de l’Ouest en véhicules d’occasion. Des fraudes à la démolition ont été constatées.

Ils partent d’Anvers, de Rotterdam ou encore d’Amsterdam. Ces bateaux de 200 mètres de long chargent, suivant leur capacité, jusqu’à plus de 6000 voitures qui ont écumé les routes d’Europe pendant près de 20 ans. A leur arrivée à Lomé (au Togo, notre photo), au Nigeria ou ailleurs, ces voitures ont une valeur marchande certaine, largement supérieure à celle estimée en Europe.

De ce fait, des personnes peu scrupuleuses, dont sans doute quelques démolisseurs, profitent de la situation selon le rapport « Véhicules d’occasion exportés en Afrique » publié en octobre 2020 par le ministère néerlandais des Infrastructures : « Nous avons identifié 63 véhicules, sur 9800 exportés entre 2017 et 2018, qui avaient connu une destruction administrative au niveau du fichier néerlandais des immatriculations » expliquent ainsi les auteurs du rapport. En précisant tout de suite après que « leur nombre doit être supérieur » puisque seuls 40% des véhicules présents le jour de l’inspection relevaient d’une immatriculation néerlandaise. Le gros du bataillon des voitures exportées en Afrique provient en effet d’Allemagne…

Outre ces 63 cas de fraude manifeste, les fonctionnaires néerlandais ont identifié 7 autos volées aux Pays-Bas entre 2010 et décembre 2019, date de l’inspection.

De moins en moins de voitures démolies

Et le ministère des Infrastructures de dérouler son raisonnement. La filière légale de démolition automobile a pris en charge 310 323 VHU en 2000. En 2019, le chiffre est tombé à 213 530 VHU démolis dans les casses hollandaises. Parallèlement, « les exportations de véhicules des Pays-Bas ont fortement augmenté au cours des deux dernières décennies », pour atteindre 300 000 unités en 2019. Enfin, l’âge moyen des véhicules présents dans les bateaux a bondi au fil du temps. Il se situe entre 16 et 20 ans aujourd’hui, soit la tranche d’âge où les véhicules sont généralement mis au rebut en Europe.

De là à imaginer qu’une grande partie des voitures qui auraient dû être démantelées finissent en Afrique, il n’y qu’un pas que les auteurs du rapport franchissent allègrement : seul 1 véhicule sur 3 terminerait sa carrière dans les règles de l’art en Hollande !

Une situation préoccupante car comme l’explique l’étude commandée par le gouvernement, « les véhicules exportés en Afrique de l’Ouest sont assez semblables à ceux démolis aux Pays-Bas en termes d’âge, de kilométrage et de classe Euro ».

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