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Les pièces d’occasion en provenance des VHU représentent une excellente alternative aux pièces neuves, en théorie. Une étude canadienne vient hélas dire tout haut ce que les réparateurs pensent tout bas : la pièce d’occasion s’apparente souvent à une belle déconvenue lors de l’ouverture du colis !

Réparer sans trop dépenser, ou l’axiome favori des automobilistes. Pour parvenir à limiter les coûts, l’Etat français impose aux garagistes depuis avril 2019 de proposer des pièces « issues de l’économie circulaire » (Piec) lorsque l’affaire est possible. De l’autre côté de l’Atlantique, pas besoin de loi pour que la pièce d’occasion s’impose d’elle-même. On y estime que 22% des pièces détachées utilisées sur un an proviennent d’un VHU.

Mais au Canada, les réparateurs se révèlent un brin retors vis-à-vis de la Piec. Selon l’étude effectuée par Collision Repair Mag, en 2020, 64% des réparateurs sollicités disent avoir utilisé autant de pièces de réemploi qu’en 2019 ; 30% des garagistes indiquent en avoir monté moins que l’année passée, tandis que seuls 7% prétendent avoir augmenté la quantité de pièces d’occasion utilisées.

Des assureurs pas forcément généreux

 La Piec serait donc en stagnation au Canada. Pour une simple raison. De plus en plus de garagistes se plaindraient de la qualité de la pièce d’occasion reçue. Reprendre la pièce n’est pas insurmontable pour un réparateur, mais cela suppose des heures de travail…. Qui ne seraient pas forcément rétribuées. Les assureurs ne paieraient qu’une à deux heures de main d’œuvre de préparation aux professionnels de l’auto qui utilisent des pièces d’occasion !

La Piec se heurte au même mur partout dans le monde, pas uniquement au Canada. Toujours selon l’étude de Collision Repair Mag, la seule lueur d’espoir de cette année provient du chiffre suivant : 3 clients sur 10 réclameraient désormais de leur propre chef une réparation partielle ou totale avec des pièces de réemploi, une proportion qui serait en hausse au Canada.

La France ne fait pas figure d’exemple en matière de pièces de réemploi. D’après des données divulguées par la Maif, « aujourd’hui, 8% des 300 000 véhicules réparés pour le compte de la Maif chaque année bénéficient de pièces de réemploi ». Le but de l’assureur mutualiste serait « d’atteindre 10% à l’horizon 2022 » explique-t-il, tout en rappelant peu après qu’en France, la Piec ne pèse toujours que 2% du marché de la pièce détachée.

L’affaire bouge, toutefois. Renault vient par exemple de lancer sa « re-factory » à Flins, où la marque ambitionne de mettre les bouchées doubles en matière de pièces d’occasion. Il vient aussi de signer un contrat de réfection avec Clarion-Faurecia portant sur les pièces électroniques. Tous les réparateurs d’Europe pourraient avoir accès à cette offre dès l’an prochain.

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